Gabriel Attal, le virage à droite?

Gabriel Attal, le virage à droite?

RFI
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Trois semaines après sa nomination, le plus jeune Premier ministre de la Vᵉ République, Gabriel Attal, a prononcé sa déclaration de politique générale cette semaine devant les parlementaires. Il y a déroulé son programme pour les prochains mois. Un exercice compliqué, alors même que le président a posé un cadre de droite à Gabriel Attal. Le Premier ministre a multiplié les mots chers aux Républicains pendant sa prise de parole. La « macronie » penche donc plutôt à droite avec ce nouveau gouvernement. 

Réforme de l'assurance chômage, du RSA, baisses d’impôts, « simplification des normes »… La droite en rêvait, Gabriel Attal le promet. Des mesures qui ont fait bondir sur le côté gauche de l'hémicycle. Gabriel Attal a repris à son compte des propositions défendues de longue date par Les Républicains. La gauche a tout de suite dépeint le Premier ministre en « Margaret Thatcher version 2024 ».

Une convergence possible avec la droite ? 

Pour faire passer ses textes de lois, la majorité n'a pas d'autre choix que de se tourner vers Les Républicains. 

Et justement, ces députés de droite ne sont pas dupes, même s'ils sont touchés par ces appels du pied. Le député LR Antoine Vermorel Marques a écrit juste après le discours de Gabriel Attal sur le réseau social X : « Les mots sont enfin de droite. Les actes le seront-ils ? Offrons à ce discours le bénéfice du doute ». Mais les élus de droite sont quand même gênés aux entournures.

Pour une députée de la majorité, « les LR ne savent plus où ils habitent. Ils sont déstabilisés ». Selon elle encore, la majorité est en train de « finir d'attraper les électeurs de droite, encore plus avec ce remaniement. Les plus radicalisés ? Ils iront à l'extrême droite ».

Et l'aile gauche de la majorité ? 

Par petites touches, Gabriel Attal a quand même pris soin lors de son discours d’intercaler quelques accords de gauche pour faire vivre le « en même temps » et calmer cette aile gauche en colère depuis le vote de la loi immigration, mais ragaillardie par la décision du Conseil constitutionnel, qui a rétabli l'équilibre sur le texte. 

Et à l'issue du discours de politique générale, un député Modem confie : « oui, ça penche à droite, mais une partie des demandes est satisfaite ». 

Si les députés de l’aile gauche s’étaient réunis en fin d’année, puis lors de la rentrée parlementaire, afin d’évoquer des solutions pour se faire entendre, les réunions sont, depuis, au point mort. 

La faute aussi à une seconde vague du remaniement qui ne vient toujours pas, et dont certains parlementaires issus de l’aile gauche espèrent encore profiter.

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