Rachid Taha, le fantôme africain de Sainte-Marie-aux-Mines
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5 ans sans Rachid Taha, c’est comme un jour sans pain. Si certains convoquent son fantôme, d’autres perpétuent sa mémoire à Sainte-Marie-aux-Mines, lors du festival C’est dans la Vallée. Auteure : Elodie Maillot. (Rediffusion).
Cela fait tout juste 5 ans que Rachid Taha a disparu. On l’avait longtemps cru immortel, et il aura donc fallu quelques années avant que des artistes, un réalisateur et même un écrivain n’osent lui rendre hommage ! Question de tempo.
Les plaies se referment lentement, mais sa présence reste inoubliable.
Rachid Taha vient d’être fêté au festival C’est Dans La Vallée à Sainte-Marie-aux-Mines, dans la ville d’Alsace, où il a débarqué à son arrivée en France et il devient même un personnage de fiction, un « fantôme », qui hante le roman que vient de publier Medhi Ouraoui (Mon fantôme - Éditions Fayard).
Pour beaucoup, en France, Rachid Taha restera l’artiste de quelques clichés, de coups de gueule et d’un engagement politique qui a souvent fait oublier sa dimension artistique avant-gardiste. On résume souvent Taha à quelques tubes, (Ya Rayah, Douce France avec Carte de Séjour, ou 1, 2, 3 Soleil), et à son fan-club incroyable dont font partie des artistes comme Brian Eno, Robert Plant, Santana, Led Zeppelin ou Damon Albarn.
Mais juste avant de mourir, l’auteur du dynamitage oriental de « Rock the Casbah » avec le Clash, Mike Jones, en guest, avait fait quelques voyages intenses en Afrique, et notamment au Mali.
À son retour, Taha a enregistré un album qui s’intitule « Je suis Africain ».
Dans cette émission, on parlera donc de la relation complexe et passionnée que Taha avait avec l’Afrique : depuis ce qu’il appelait la Roromania (ce cul entre deux chaises que connaissent les fils d’immigrés algériens en France), cette « anomalie » finalement puissante et créatrice qu’il a chantée et qui a inspiré des groupes comme Zebda, Gnawa Diffusion ou Acid Arab. On parlera de lutte contre le racisme en France d’Algérie, de Sainte-Marie-aux-Mines en Alsace, cette terre d’accueil d’immigrés algériens venus travailler à l’usine comme le père de Rachid Taha, et aussi de Bamako au Mali qui a inspiré son dernier album, Je suis Africain.
Intervenants : Rodolphe Burger, Justin Adams (Robert Plant), Steve Hillage (prod anglais qui raconte l’histoire de Ya Rayah), Sofiane Saïdi, Mehdi Haddab, Mehdi Ouraoui (auteur du livre « Mon fantôme » chez Fayard), Maxime Delpierre (guitariste) et Hakim Hamadouche (le fidèle au mandole).
Reportage à Sainte-Marie-aux-Mines d’Elodie Maillot.
Pour aller plus loin :
► Lire article sur RFI Musique
► Rachid Taha, un rockeur sans frontières sur France TV.