La compétition acharnée sur le marché des céréales alimente les prix bas
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Le marché ne manque pas de céréales, il reste de gros volumes à exporter en Europe et dans le bassin de la mer Noire. Un contexte qui tire le cours du blé et du maïs à la baisse.
Les exportateurs de céréales ont encore quelques mois pour vendre leurs stocks avant l'arrivée de la prochaine récolte dans l'hémisphère nord. Des mois pendant lesquels la compétition devrait rester acharnée : il reste en effet de gros volumes à commercialiser.
En Russie, la quantité de blé disponible à l'exportation est estimée autour de 50 millions de tonnes, un volume massif qui se traduit chaque mois par des exportations de 4 à 5 millions de tonnes.
Abondance de l'origine « mer Noire »L'Ukraine est aussi très présente sur le marché, elle a même opéré un retour spectaculaire sur l'échiquier agricole mondial. Rien qu'en janvier, elle a exporté plus de 6 millions de tonnes, tous grains confondus. Le dernier rapport du ministère américain de l'Agriculture (USDA) a d'ailleurs revu à la hausse la capacité d'exportation du pays à près de 15 millions de tonnes pour le blé et 23 millions de tonnes pour le maïs.
La Russie et l'Ukraine drainent cette année, à eux seuls, un tiers des capacités d'exportations mondiales de blé, résume Gautier le Molgat PDG d'Argus Media France, cité par l'Agence France Presse.
Un tableau auquel il faut ajouter d'autres pays qui pourraient exporter plus de blé que ce qui était attendu, en particulier l'Argentine, selon l'USDA.
La compétition qui devrait durer jusqu'aux moissons de l'été au moins freine « tout potentiel de hausse des prix », explique Arthur Portier, consultant chez Argus Media. C'est celui qui sera le moins cher qui prendra des parts de marché, et la Russie, qui cherche à écouler sa production, l'a bien compris en proposant un prix parmi les plus bas, avec ceux pratiqués par l'Ukraine.
Les offres de la mer Noire sont difficiles aujourd'hui à concurrencer pour le blé français qui était redevenu relativement compétitif en début d'année. Et même si le différentiel avec le blé de la mer noire n'est pas énorme, explique Marc Zribi, chef de l'unité grains et sucre de FranceAgriMer, le contexte ne facilite pas les exportations depuis l'Europe.
Parier sur la baisse, un jeu dangereuxLes prix pénalisent aussi le blé américain mais dans une moindre mesure, les États-Unis exportant leur blé notamment vers l'Asie à partir de la façade pacifique et étant dans l'absolu moins présents sur le marché du blé que sur celui du maïs et du soja.
Pour l'heure, la baisse des cours mondiaux ne semble pas susciter une frénésie d'achats. Certains importateurs espèrent manifestement que la spirale baissière se poursuive et préfèrent retarder leurs achats. Un pari toujours très risqué qui oblige à fonctionner à flux tendus et expose à la moindre perturbation sur les marchés mondiaux, résume un expert à l'AFP.