En 2024, un pétrole au-delà de 80 dollars?

En 2024, un pétrole au-delà de 80 dollars?

RFI
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Soutenir les prix du pétrole, c'est l'objectif depuis des mois des principaux États producteurs, qui ont à nouveau ce week-end décidé de limiter leur offre pour doper les cours. Le résultat est pour l'instant encore loin des objectifs espérés par l'Arabie saoudite.

À chaque échéance, le constat des géants du pétrole est le même : la reprise économique mondiale est trop timide pour absorber plus de brut. Pas question donc de libérer les volumes volontairement gardés sous terre depuis des mois, sauf à vouloir faire baisser les prix, ce qui n'est évidemment pas l'objectif des pays regroupés au sein de l'Opep + -Opep et ses alliés- à commencer par l'Arabie saoudite. Le chef de file de l'organisation, a en effet besoin d'un baril au-dessus des 90 dollars, et même plutôt proche des 100 dollars,  pour financer son ambitieux programme de réforme économique. 

Des cours déjà « très hauts »

Dimanche, plusieurs États ont donc annoncé vouloir serrer les vannes pour trois mois supplémentaires. Sont concernés l'Arabie saoudite, le Koweït, l'Algérie, Oman, l'Irak, le Kazakhstan, les Émirats arabes unis, mais aussi la Russie. C'est donc sur le papier, cinq millions de barils par jour qui pourraient être encore sacrifiés, par rapport à fin 2022, et ce au moins jusqu'au 1er juin, date de la prochaine réunion des ministres de l'Organisation à Vienne, le siège du cartel, dont l'unité est mise à rude épreuve depuis plusieurs mois sur ces questions de coupes volontaires.

Mais rien ne dit que cela suffira à faire grimper significativement les cours du brut. Cette décision était en effet attendue et a déjà provoqué une hausse ces derniers jours qui a porté le cours du Brent à 83 dollars. Le prix actuel est déjà considéré par ailleurs comme très haut par rapport à l'état de l'offre et de la demande, rappelle un négociant en pétrole. 

Maintenir la stabilité des prix

« Rares sont ceux qui voient les cours du brut dépasser cette année les 80 dollars, à moins d'un choc externe majeur », explique-t-il. Le prix actuel a déjà intégré les grands chocs géopolitiques du moment, et pas des moindres, ajoute notre interlocuteur, à savoir la crise entre Israël et le Hamas, les tensions en mer Rouge et la guerre en Ukraine. 

À défaut d'avoir un effet significatif sur les cours, la décision prise le 3 mars devrait dans ce contexte surtout permettre de maintenir la stabilité des prix, voire d'éviter qu'ils ne repartent à la baisse.

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